Avant mon deuxième voyage en Australie, celui qui durerait 6 mois et pour lequel j’avais déboursé plusieurs centaines de dollars afin de me procurer un visa vacances-travail (souvent connu sous le nom WHV), plusieurs personnes m’avaient assuré que trouver un emploi serait facile.

J’étais donc peu nerveuse à l’idée de partir 6 mois, car je pourrais travailler, trouver un emploi rapidement, y rester deux semaines, puis continuer mon chemin, et ainsi de suite.

Finalement, est-ce que ça s’est déroulé ainsi? Non, pas du tout.

emploi de backpacker

Trouver un emploi de backpacker en Australie

Il faut mettre les choses au clair dès le début : il y a beaucoup de backpackers en Australie. Certains avec une éducation, certains sans, certains parlant anglais, certains non, certains venant d’Europe, d’autres d’Asie ou d’Amérique. Les auberges de jeunesse sont bondées de gens dans la vingtaine désirant profiter de ce visa leur permettant de voyager sans s’endetter.

Et, bien honnêtement, il n’y a pas tant d’emplois que cela.

Les backpackers privilégient souvent les emplois sur des fermes, permettant de gagner un bon salaire (le salaire minimum actuel tourne aux alentours de 16$ partout au pays), mais aussi de se qualifier pour un 2e visa, qui lui, requiert 3 mois de regional work, soit du travail loin des grands centres urbains.

Mais il y a beaucoup de hics.

Le premier, c’est le plus incontrolable de tous : la température. On peut se retrouver au bon endroit, au bon moment de l’année, sans qu’il y ait d’emploi de disponible en raison de la sécheresse ou d’un retard de production causé par divers facteurs météorologiques. J’ai vécu ce problème à Devonport, en Tasmanie, en janvier 2013.

Puis, en deuxième, malheureusement, vient la fraude et les arnaques. Au cours des dernières années, certains backpackers ont poursuivi des working hostels, ou des auberges qui promettent des emplois lorsqu’on y réside – car, après avoir fait un généreux dépôt non remboursable, ils sont arrivés sur place pour apprendre qu’il n’y avait pas d’emploi disponible. Il faut donc faire bien attention avant d’y séjourner. De plus, je ne compte plus les histoires de travailleurs sous-payés (si ce n’est pas non payés!) dont on a parlé dans les journaux au cours des dernières années.

Troisièmement, il y a l’écoeurement des employeurs, qui se font mentir à tour de bras par les backpackers, et qui sont donc plus sélectifs dans leurs embauches. Certains demandent de se déplacer (parfois dans un endroit loin de tout, inaccessible par transport en commun) avant de confirmer l’embauche. Plusieurs n’engagent que des gens prêts à travailler au minimum trois mois. « Facile, je vais dire que je suis disponible trois mois, et quitter après 2 semaines! » vous semble la solution idéale? Oui, peut-être que ça fonctionnera, mais c’est une décision très égoïste, car elle affectera l’employabilité des backpackers qui viendront après vous.

Puis, finalement, il y a l’attente. Contrairement à ce que plusieurs vous diront, un emploi ne tombera pas du ciel à votre première recherche. Même si toutes les conditions sont favorables, vous pourriez devoir attendre quelques semaines avant de recevoir un appel, suite au dépôt de votre candidature. Ou on vous répondra qu’aucun emploi n’est disponible, et vous suggérer d’attendre la fin d’emploi d’un autre voyageur.

Emploi en ville

emploi de backpacker

Le fruit picking n’est bien sûr pas la seule option pour ceux désirant travailler en Australie. Certains emplois dans les cafés, bars et restaurants permettent de rester dans les grands centres urbains tout en travaillant. Cependant, il faut savoir qu’il faut un certificat Responsible serving of alcohol pour, bien, servir de l’alcool (!). Et que celui ci coûte de l’argent!

Beaucoup de backpackers (dont moi) optent donc pour les compagnies de collecte de fonds. Je ne peux parler au nom de toutes ces compagnies, mais celle qui m’a engagée m’a donné comme directives de m’adresser aux gens qui ne semblaient pas parler anglais, d’approcher les gens qui semblaient vulnérables, et m’a ensuite congédiée après quelques jours, quand j’ai posé quelques questions sur ces pratiques douteuses. Gardez donc l’oeil bien ouvert et sachez jusqu’où vous seriez prêts à aller, moralement, pour quelques centaines de dollars.

D’autres emplois ponctuels, par exemple en événementiel, sont parfois disponibles, mais trouver ceux-ci relève souvent de la chance et/ou des bons contacts. Gumtree (le Kijiji australien) est la meilleure source d’information à ce sujet.

Autre solution

Une bonne façon d’économiser est de faire du bénévolat en échange d’un loyer et parfois même de nourriture. Bien sûr, le bénévolat n’est pas une activité payée, mais les économies sur l’hébergement peuvent en valoir le coup.

Il est possible de travailler contre un lit dans plusieurs auberges, via certaines compagnies (qui, souvent, afficheront leurs offres sur les babillards d’auberges!) et via des services comme HelpX ou WWOOF.

emploi de backpacker

Planter des plantes bénévolement avec Conservation Volunteers Australia, à Arno Bay en Australie du Sud

Ah, et il ne faut pas oublier que les conditions budgétaires ont changé cette année, signifiant moins d’argent dans la poche des travailleurs étrangers!

Bien sûr, vous pourriez avoir plus de chance, arriver au bon endroit, au bon moment, dans les bonnes conditions. Je vous le souhaite. Mais sachez que la version que l’on entend avant le départ n’est plus toujours actuelle.

Cet article a 3 commentaires

  1. SOPHIE LAKATOS

    Merci pour cet article donnant beaucoup de précisions en un minimum de paragraphe : concret et concis = parfait

    1. Beatrice Bernard-Poulin

      Bien contente de le lire!

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